“Bon à rien” est le deuxième roman de Natalie David-Weill. Après le succès de son ouvrage “ Les mères juives ne meurent jamais”, l’auteure nous emmène dans une famille bourgeoise à Paris dont le dernier fils, qui rentre en sixième, vit l’échec scolaire. Rien de dramatique et pourtant, un chaînon vacille, et c’est toute la chaîne qui s’ébranle.
Cette mère courage veut enrailler à tout prix la médiocrité scolaire de Félix pour mieux oublier la sienne… Etre un cancre, est-ce héreditaire? Est-ce contagieux? Est-ce que l’on se remet jamais d’avoir été rabaissé, de s’être senti nul? Le regard méprisant des autres n’est-il pas la pire des condamnations? Comment peut-on gérer la différence, en l’assumant ou en rentrant dans le rang? J’ai été très touchée par Charlotte qui rassure son fils en lui affirmant que tout va bien alors qu’entre consultations et lectures, elle cherche une solution. Et cela devient une obsession. Mais à vouloir à tout prix comprendre et aider son fils, elle commet une erreur de diagnostic dans son cabinet d’ophtalmologie, le père affronte une vraie injustice dans son travail et la soeur de Félix, brillante élève de Terminale, vit avec difficulté la perspective de l’après Bac… Une mauvaise note et tout vascille dans cette famille que l’on suit pendant une année scolaire.
L’échec est un vaste sujet qui nous concerne tous et l’éducation de nos enfants, un challenge de tous les instants. Ce roman si bien écrit nous interpelle même après l’avoir terminé. Et j’avoue que les exemples de tous ces cancres qui sont devenus célébres, d’Edison à Einstein en passant par Richard Branson et François Truffaut pour n’en citer que quelques uns, sont criants de vérité. La mère retrace leurs existences pour mieux se rassurrer et se persuader qu’il y a toujours de l’espoir. Et l’on s’aperçoit que ces “bons à rien” sont devenus “ des bons en tout” !